L'association "Agir pour l'Environnement" annonce une nouvelle action auprès du Conseil d'Etat:
La ré-autorisation des insecticides « tueurs d’abeilles » a été justifiée sur la foi d'une note corédigée par le lobby des betteraves et reprise sans distance par le ministère de l’Agriculture. Cette note rédigée en mars dernier annonçait un printemps doux et des températures supérieures à la normale ; douceur qui était supposée conduire à l’explosion du nombre de pucerons, vecteurs de la jaunisse de la betterave.
Le mystère de la mort d’abeilles près d’un champ expérimental de Bayer-Monsanto
Durée de lecture : 9 minutes
14 novembre 2019 / Marie Astier (Reporterre)
Pendant les années où Bayer testait des variétés expérimentales de maïs sur une parcelle voisine, les ruches de Laurent Guiet ont périclité. Voulant comprendre les raisons de cette mortalité, l’apiculteur s’est lancé dans un bras de fer avec le géant de l’agrochimie.
Ses ruches étaient là depuis près de vingt ans quand, un jour, Laurent Guiet a retrouvé devant l’une d’elles, sur l’herbe, un tas d’abeilles mortes. C’était il y a trois ans, à la fin de l’été 2016. «C’est arrivé du jour au lendemain, après un épandage dans le champ voisin, se souvient l’apiculteur amateur. Les autres essaims, eux, ont périclité dans les semaines qui ont suivi.»
Sur la table de la terrasse de sa maison typiquement landaise de Castets (Landes), il montre les cadavres des insectes, conservés depuis. «Je voulais savoir si on pouvait faire une autopsie. Mais je n’avais que quatre ruches, et les services vétérinaires de la préfecture m’ont répondu qu’ils ne se déplaçaient qu’à partir de cinq», regrette-t-il.
L’année suivante, en 2017, il avait néanmoins racheté des essaims et les avait installés près des grands pins qui ombragent le fond de son terrain. «Cette fois-ci, la mortalité a été progressive mais toujours inexpliquée, car il n’y avait pas de maladies, poursuit-il. Je savais que la colonie ne passerait pas l’hiver.» L’apiculteur, bien qu’amateur, est sûr de ses observations : il a suivi une formation d’un an à l’apiculture, et a même fait du suivi sanitaire apicole pour le compte de la préfecture. Agacé par cette deuxième hécatombe, il était allé à la gendarmerie, déposer plainte contre X pour empoisonnement d’abeilles. «Ils m’ont regardé comme un hurluberlu», se souvient-il.
Parcelle clôturée, rampe d’épandage et matériel de précision
L’affaire pourrait paraître banale, alors que les apiculteurs déclarent perdre en moyenne 30 % de leurs ruches chaque année et que les pesticides font partie des principaux suspects. Mais M. Guiet a observé que cette mortalité a coïncidé avec une modification des cultures sur la petite parcelle agricole mitoyenne de son jardin. «Depuis qu’on vit ici, elle est cultivée de maïs semence», explique-t-il, c’est-à-dire du maïs destiné à être resemé. L’agriculteur était sous contrat avec l’usine de production de semences voisine de Peyrehorade, alors détenue par Monsanto. «Mais, en 2016, l’exploitant du champ a changé, et la culture aussi», dit-il. Il s’agissait toujours de maïs semence et d’un partenariat avec l’usine de Peyrehorade. Mais Laurent Guiet et sa compagne, Sylvie Bruder, ont remarqué des allées et venues beaucoup plus intenses de techniciens. La parcelle a été clôturée, équipée d’une rampe d’arrosage et d’épandage. Et, au milieu du champ, quelques lignes de maïs étaient séparées des autres, les épis soigneusement prélevés à la main et mis dans de petits sacs. Le champ sert désormais à tester des variétés de maïs en cours de développement, choyées avec du matériel dit «de précision». «Depuis que la culture a changé, je n’ai plus réussi à faire de récolte de miel», résume Laurent Guiet, qui veut désormais comprendre pourquoi ses abeilles sont mortes. Laurent Guiet et Sylvie Bruder.
Sylvie Bruder et Laurent Guiet s’interrogent principalement sur deux aspects. Le premier est la nature des maïs cultivés : pourraient-ils être de «nouveaux OGM», c’est-à-dire des maïs issus de mutagenèse ? «On voulait faire analyser les épis», indique Sylvie Bruder. Manque de chance, les protocoles de détection de la mutagenèse ne sont pas au point. Un arrêt de la Cour de justice européenne a décidé en 2018 qu’elle devait être classée comme OGM. À ce titre, les variétés issues de mutagenèse ne devraient pas pouvoir être cultivées en France. Or, la décision européenne tarde à être traduite en droit français… Les faucheurs volontaires ont récemment mené des actions contre des tournesols issus de mutagenèse, «mais nous n’avons pas d’information sur des essais de maïs mutagenèse en France», précise Christophe Noisette d’Inf’OGM. «Cependant, il est tout à fait possible que, comme pour les gros semenciers, les plantes issues de mutagenèse ne soient pas des OGM, ils ne se sentent pas obligés de déclarer quoi que ce soit», souligne de son côté Patrick de Kochko, du réseau Semences paysannes.
La deuxième série de questionnements du couple d’apiculteurs porte sur les pesticides utilisés : sont-ils susceptibles d’avoir empoisonné les abeilles ? Et les doses ont-elles été augmentées pour protéger les précieux épis ?
«Ils nous ont demandé si on ne pouvait pas mettre nos ruches ailleurs»
Cherchant des réponses, Laurent Guiet et Sylvie Bruder ont écrit à Monsanto (depuis racheté par Bayer) en octobre 2018. Le géant de l’agrochimie leur a répondu en la personne de Laurent Deroo, directeur de l’usine de Peyrehorade.
Sur la question des variétés, celles-ci sont bien «expérimentales», explique M. Deroo dans son courrier de réponse, consulté par Reporterre, mais certainement pas «du maïs OGM» [1] Quant aux produits sanitaires épandus, «ils sont tous des produits autorisés par la loi française», précise la lettre de Monsanto-Bayer.
Laurent Guiet a conservé les abeilles mortes.
Insatisfait de ces réponses, le couple a renvoyé des courriers. Il a alors été invité à venir discuter à l’usine, au mois d’avril 2019. «Je leur ai demandé s’ils ne voulaient pas cultiver en bio, raconte Sylvie Bruder. En réponse, ils nous ont demandé si on ne pouvait pas mettre nos ruches ailleurs. Mais, s’ils nous le demandent, c’est bien qu’il y a un problème, non?» Peu de temps après, en mai, c’était au tour de Bayer de se rendre chez l’apiculteur et sa compagne. Le couple avait préparé cette visite en invitant un journaliste local et des associations environnementales. «Les gens de Bayer nous ont dit que la nature précise des cultures sur la parcelle relevait du secret industriel», se rappelle Laurent Guiet.
«Je pensais qu’on irait voir le rucher, mais cela n’a pas été le cas, raconte à Reporterre Isabelle Ladevèze, ingénieure-conseil culture et environnement chez Bayer. Laurent Guiet m’avait tendu une sorte de guet-apens. Depuis le début, il ne nous fournit pas tous les éléments pour qu’on puisse comprendre alors que nous sommes dans une démarche de conciliation.» Dans un courrier suivant ce rendez-vous, Bayer a à nouveau réfuté toute responsabilité : «Les causes de mortalité d’abeilles peuvent être multiples.»
Le fabricant de pesticides a envoyé pour preuve les fiches de «suivi cultural» de la parcelle sur les trois années, de 2016 à 1018, où elle a accueilli les cultures expérimentales de maïs. Les traitements y sont détaillés. «Tous les insecticides employés possèdent [la] mention [abeille] », précise M. Deroo dans ce courrier . «Je fais rien de plus ni de moins qu’ailleurs, proteste de son côté l’exploitant de la parcelle, M. Thierry Lesbats. L’itinéraire cultural est le même que sur d’autres parcelles, où il y a aussi des abeilles à côté.»
Cocktail de pesticides
Cependant, Reporterre a soumis ces fiches de suivi cultural à Jean-Marc Bonmatin, chercheur spécialiste des conséquences des pesticides sur la biodiversité. Le chercheur a repéré dans cette liste deux molécules «très dangereuses» pour les abeilles et une troisième faiblement toxique. Il a souligné également que les fongicides utilisés «multiplient» l’action des insecticides. «Beaucoup de gens parlent de l’effet cocktail, mais il n’est pas prouvé aujourd’hui», dit M. Deroo. Pourtant, une équipe de chercheurs français a publié en 2018 des travaux montrant que des abeilles exposées à des mélanges de pesticides ralentissaient leur butinage et leur récolte de pollen.
Les éléments restent cependant insuffisants pour «établir avec certitude que ces abeilles sont mortes à cause de Bayer», regrette Cyril Vidau, écotoxicologue à l’Institut de l’abeille (Itsap). «Prouver les intoxications d’abeilles est de manière générale très difficile. Mais ce cas montre qu’il y a une limite aux essais en plein champ car il n’y a pas de procédure de suivi de l’environnement.» Par ailleurs, Cyril Vidau indique que le dispositif de suivi des intoxications d’abeilles n’a pas relevé de cas similaires, c’est-à-dire impliquant des parcelles expérimentales.
Le champ d’expérimentation de Bayer-Monsanto voisinnant la propriété de Laurent Guiet.
«Avec les photos, les explications didactiques, ce document cultural est monté de toutes pièces», estime de son côté Laurent Guiet, qui ne peut s’empêcher de penser que Bayer cache quelque chose. Plusieurs éléments renforcent sa suspicion. Tout d’abord, peu après la venue des salariés de Bayer chez eux, M. Guiet et Mme Bruder ont reçu une convocation à la gendarmerie locale concernant leur «plainte contre Monsanto». Or, la seule plainte jamais déposée était contre X. Comment expliquer ce soudain intérêt des autorités ? Par ailleurs, «d’autres apiculteurs proches de chez moi ont eu des pertes, mais ne veulent pas le dire publiquement», insiste encore M. Guiet. La difficulté serait liée au fait que, dans la zone, de nombreux apiculteurs sont payés pour polliniser les champs de colza, et ne veulent donc pas critiquer l’agriculture utilisatrice de pesticides. «Le droit à savoir ce qui y est cultivé est bafoué. Quand on prononce le mot Monsanto, ici, un silence parfait se fait autour de vous», dit Georges Cingal, président de l’association écolo landaise Sepanso 40.
Dans l’espoir de lever le mystère, Laurent Guiet et Sylvie Bruder ont pris un avocat et lancé une procédure juridique. «Nous allons nous assurer que l’utilisation des produits phytosanitaires a bien été conforme à la réglementation, et notamment qu’il n’y a pas eu utilisation de plusieurs produits en mélange, car certains ne peuvent pas être utilisés en même temps», indique l’avocat du couple, maître Théophile Bégel.
En attendant, après la réunion de mai dernier chez le couple, Bayer a changé la culture de la parcelle. Les petites lignes d’essais ont été abandonnées, le champ est à nouveau uniforme. Une bande en jachère d’une quarantaine de mètres a été installée entre le jardin du couple et les semis. Laurent Guiet a prudemment replacé une ruche dans son jardin. Elle se porte bien. «J’ai écrit à M. Deroo, dit-il, pour lui montrer la corrélation : quand ils arrêtent les essais, les abeilles n’ont plus de problèmes!»
La loi Labbé* modifiée par l'article 68 de la LTE** et la loi Pothier*** interdit à partir du 01/01/2017 aux personnes publiques d’utiliser/faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries ( sauf pour des raisons de sécurité ...) accessibles ou ouverts au public.
Les produits phytosanitaires de biocontrôle, à faibles risques et autorisés en agriculture biologique restent cependant utilisables, ainsi que tous les autres produits de protection des plantes (macro-organimes, substances de base).
La lutte contre les organismes réglementés à l’aide de produits phytosanitaires reste autorisée. Des dérogations pourront également être données pour utiliser des produits phytosanitaires contre des dangers sanitaires graves menaçant la pérennité du patrimoine historique ou biologique.
Ne sont pas concernés par cette loi les espaces gérés par des structures privées, les espaces appartenant à des structures publiques dont l'accès est fermé au public ou encore les espaces publics qui ne sont pas considérés commes des espaces verts.
Au 1e janvier 2019, l'interdiction s'étend aux particuliers. Les jardiniers amateurs ne pourront plus utiliser ni détenir de produits phytosanitaires sauf ceux de biocontrôle, à faibles risques et autorisés en agriculture biologique. De plus, hormis ces derniers, tous les autres produits phytosanitaires de la gamme amateurs seront interdits à la vente.
Des coquelicots en hiver ?
Belle réussite du rassemblement du vendredi 7 décembre, où, répondant à l’appel national de l’association « Nous voulons des coquelicots », c’est un peu plus d’une centaine de personnes qui sont venues, passées ou restées de 18h30 à 19h30 pour dire leur volonté de tenir jusqu’à l’interdiction définitive des pesticides de synthèse. Deux à trois fois plus nombreux que le 2 novembre, venus aussi d’horizons plus divers ( quelques gilets jaunes parmi eux) les manifestants se sont d’abord rassemblés devant la mairie de Saint Marcellin où les représentantes du collectif Astre GSE ont rappelé l’origine du mouvement, lu la lettre nationale qui appelle chacun à faire signer la pétition autour de soi, à contribuer à élaborer une carte de France des pesticides et à semer partout coquelicots, bleuets et autres fleurs sauvages…Depuis les marches de la mairie, ils ont entonné en chœur une adaptation des « gentils coquelicots » :
« … peu à peu la nature se vide De vie sauvage, soyons lucides
C’est à cause des pesticides qu’ya plus d’coquelicots, m’sieurs dames, qu’ya plus de coquelicots…
Ces poisons partout répandus, jusque dans chaque individu
Dans la terre , dans chaque goutte d’eau, ya plus de coquelicots…. »
Puis tout le monde s’est déplacé jusqu’à la terrasse devant Biocoop Centre-ville, rejoints par de nouveaux arrivants pour déguster un délicieux bol de soupe fabriquée par des bénévoles du collectif et de Biocoop dans l’atelier du magasin. Ce fut un moment convivial et militant où d’autres associations présentes sont intervenues : « Noix , nature et santé » une association récente créée dans la zone de la grande Communauté de communes et qui compte déjà 170 adhérents ; « Campagne Glyphosate » dont le représentant C . Astori a projeté un court film clip intitulé « j’ai des pesticides dans les urines, et toi ? » ; il s’agit de participer à une campagne d’analyses d’urines accompagnée d’un éventuel dépôt de plainte : de nombreux formulaires d’inscription ont été distribués. On peut s’en procurer en cliquant sur ce mot: analyses.
Chacun est reparti avec sa feuille de pétition et la volonté de revenir le prochain premier vendredi du mois de janvier.
Le collectif Astre-GSE vous invite à participer au rassemblement devant la mairie et Biocoop centre-ville de Saint Marcellin le vendredi 7 décembre de 18h30 à 19h30 dans le cadre de la campagne « Nous voulons des Coquelicots » qui a lieu chaque premier vendredi du mois, dans toutes les villes et villages de France. Nous étions une quarantaine le 2 novembre, malgré la pluie, soyons plus nombreux cette fois, pour réclamer l’interdiction des pesticides de synthèse, poisons qui détruisent tout ce qui est vivant.
Une soupe chaude préparée par GSE et Biocoop vous permettra de résister aux frimas et de prendre en charge la pétition à faire signer autour de soi. Venez nombreux avec un coquelicot(factice) à la boutonnière ou un vêtement de la même couleur et si vous le pouvez, un bol ou autre récipient pour déguster la soupe.
Voici le manifeste:
Appel pour l’interdiction de tous les pesticides de synthèse
Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.
Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié des papillons en vingt ans; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde !
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection.
Photo du rassemblement du 2 novembre à Saint marcellin:
supprimer l’usage des pesticides dans nos maisons et nos jardins.
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Les pesticides, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des produits chimiques conçus pour détruire les « organismes indésirables », aussi bien animaux (insectes, acariens, limaces, rats….) que végétaux ( champignons,moisissures…) ; Ils sont composés d’une ou plusieurs substances actives et d’un ou plusieurs additifs (mouillants, émulsionnants, diluants…). Au contact de l’eau, du sol ou de l’air, les substances actives des pesticides se dégradent en produits dérivés dont la toxicité est plus ou moins bien connue et peut mettre en danger notre santé et notre environnement. Quand on utilise des pesticides (bombes, pulvérisateurs, etc…), il n’y a que 1% de la part des substances déversées qui entre en contact avec l’organisme ciblé ; les 99% restant se dispersent inutilement dans notre environnement ! Une foule d’organismes non visés est donc exposée aux pesticides : plantes, insectes, oiseaux, vers de terre, gros gibier…Ces produits sont très concentrés : il suffit d’1 gramme de pesticide déversé au bord d’un ruisseau pour provoquer une pollution de celui-ci sur 10km.
Et pour nous ? Même à des doses faibles, les pesticides peuvent être toxiques pour l’homme ; il peut y avoir des intoxications aigües (irritations cutanées, nausées, vomissements, troubles neuro musculaires) ou des intoxications chroniques, plus difficiles à évaluer mais qui peuvent aboutir à des altérations du système immunitaire, des perturbations endocriniennes, des maladies neurologiques, des cancers.
La France est le premier producteur et consommateur de pesticides en Europe, elle occupe aussi le 3ème rang mondial…
Comment supprimer l’usage des pesticides au jardin ?
L’utilisation de pesticides est une habitude pour de nombreux jardiniers amateurs et souvent, les jardins reçoivent davantage de produits phytosanitaires par unité de surface que les terres agricoles. Il existe a des pesticides « autorisés en jardinage biologique » mais certains ne sont pas sans inocuité (sulfates de cuivre ou de fer).Quels sont les meilleurs moyens de restreindre l’usage des substances toxiques ?
¨ Prendre soin du sol, véritable éco-système où vivent de nombreux micro-organismes :la meilleure alternative aux pesticides consiste d’abord à donner au sol les moyens de fournir des produits sains. Un sol riche en humus favorise la résistance des plantes vis à vis des ravageurs, des maladies ou du froid.
Pour apporter de l’humus au sol, on peut utiliser son propre compost élaboré avec tous les déchets organiques de cuisine et du jardin. Le SICTOM propose des bacs à compost pratiques et peu onéreux. On peut aussi planter des engrais verts ( vesces, moutardes, sarrasins…)
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Attirer les espèces auxiliaires(oiseaux, batraciens, mammifères…) qui contribuent à l’élimination d’insectes ravageurs, en faisant de petits aménagements (petits tas de pierre, vieille souche au coin du jardin), en plantant des haies constituées d’essences locales, en installant des nichoirs pour les mésanges, On peut utilement consulter le site : http://www.terrevivante.org/235-jardin-au-naturel.htm où l’on apprend à construire un « hôtel à insectes utiles », à utiliser les « mauvaises herbes », à créer une mare, à protéger les insectes pollinisateurs etc…
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Installer des barrières ou des pièges : voiles de forçage sur les semis fragiles, épandage de cendres ou coquilles d’œufs pilées contre les limaces, capture des larves d’insectes en disposant des fanes d’épinard ou de pomme de terre sur le sol ( les larves s’agglutinent sous ce couvert ; on les retire au bout de quelques jours pour les donner aux oiseaux).
¨ Penser aux plantes auxilliaires : le romarin contre la piéride du chou, les capucines au pied des pommiers et au milieu des tomates.
Ne pas utiliser de désherbants chimiques. Sur les petites surfaces, l’arrachage manuel reste le meilleur moyen : ne pas attendre la montée en graines et sarcler par sol sec pour éviter l’enracinement des morceaux coupés. Ne pas laisser le sol à nu : mulcher, c’est à dire recouvrir le sol de paillis, tonte de gazon, feuilles mortes, cela évite le développement des plantes spontanées et limite le dessèchement du sol.…
Pour les allées, dallages, on peut utiliser un désherbeur thermique, léger et pratique ; entre les joints des dalles et des pavés, verser de l’eau bouillante.
A la maison, l’usage des pesticides est souvent devenu une habitude pour beaucoup d’entre nous : insecticides contre les mouches, traitements des meubles et des charpentes, granulés contre les rongeurs, pulvérisateurs en tous genres…
Pour lutter contre les mouches, les bandes de glu, les tapettes , les rideaux de porte, les moustiquaires de fenêtre sont moins dangereux qu’un aérosol.
En dehors de toutes les recettes dites de « grand mères » que l’on retrouve aujourd’hui(plantes répulsives contre les moustiques, citron moisi, talc ou craie contre les fourmis, lavande, clous de girofle contre les mites…), il existe maintenant toutes sortes de produits peu ou pas toxiques pour l’entretien de nos maisons. Protégeons aussi notre santé chez nous.
Aujourd’hui, le Conseil général de l’Isère aide les communes pour l’acquisition de matériel permettant de renoncer au désherbage chimique pour l’entretien des routes, chemins et terrains communaux; il fait également un travail de fond avec la DDE sur ce sujet. A nous aussi, citoyens, d’être vigilants.
Article rédigé par Monique Baudoin, secrétaire de GSE (grésivaudan Sud ecologie : http://gse.sud-gresivaudan.org/ ) à partir de la brochure du Conseil général de l’Isère ( Limitons l’usage des pesticides dans nos maisons et nos jardins).
le nouveau film de Guillaume Bodin,« ZERO PHYTO, 100% BIO » diffusé en avant première au cinéma les Méliès à saint marcellin, le jeudi 23 novembre 2017 poursuit dans la même veine que le précédent :
Depuis un peu plus d'un an, je sillonne la France en quête d'images et d'interviews qui témoignent de ces nombreuses initiatives vertueuses, afin d'engranger le maximum d'informations et vous proposer un film de qualité.
Le tournage est presque terminé. Il ne manque plus que les longues heures de montage et de réflexion (assemblage de toutes les vidéos ensemble), l'étalonnage (la colorimétrie afin que toutes les vidéos aient la même teinte), le mixage son (pour que les voix soient audibles et que la musique ne soit pas trop forte), la transposition sur les supports cinémas (les cinémas demandent des supports spécifiques appelés DCP - Digital Cinema Package), la réalisation des affiches et des flyers, la programmation des avant-premières (un mois de programmation c'est 15 jours de travail en amont), la communication (au travers du site internet, des relations presse...), le lancement d'une campagne de communication pour la sortie nationale (lorsque le film sort dans de nombreux cinémas le même jour), l'édition du DVD et sa distribution (en partenariat avec un éditeur)... Pas une mince affaire !
Mais l'enjeu en vaut la chandelle : l'éveil des consciences sur nos pratiques agricoles et sur notre rapport à la nature en général.
Je pense que le cinéma reste un lieu d'échange idéal pour amener le débat partout en France, en collaboration avec les associations locales. Même si j'espère que ce film sera diffusé à la télé, l'essentiel est d'assurer sa visibilité dans le plus de villes possibles, avec des intervenants locaux et les pionniers de ces réflexions. L'idée, c'est de faire avancer le sujet par la base.
J'espère pouvoir commencer les avant-premières en mars 2017 avec la collaboration des associations partenaires et proposer la sortie nationale du film à l'automne 2017.
C'est dans ce cadre que nous avons besoin de votre aide. Les vidéos ont été en partie financées par les trois associations, mais j'ai pris le reste entièrement à ma charge. Or, il ne me sera pas possible de finir ce documentaire sans financement supplémentaire.
comme chaque année, GSE a participé à la campagne pour des alternatives aux pesticides qui a eu lieu du 20 au 27 mars 2016. Le film "Insecticide mon amour" projeté au cinéma de Saint Marcellin, les Méliès à 17h 30 a été suivi par plus de cent spectateurs qui sont restés pour assister au débat animé par Pierre Feugier, apiculteur et président de GSE, Une présentation et un débat riches qui ont intéressé les spectateurs participantspendant plus d'une heure après la projection..
Nous vous présentons ici quelques extraits de la présentation faite par Pierre Feugier:
Pesticides abeilles et santé humaine
Les abeilles subissent de lourdes pertes à cause des pesticides :30 à 80% suivant les régions.les néonicotinoïdes sont les plus dangereux (imidaclopride,clothianidine,thiaméthoxame,thiaclopride
La production de miel a chutée :de 35000 à 40000 t en 1985-90 à12000 t en 2014.Même des régions sans grandes cultures comme l’Ariège sont touchées(traitement du varron chez les bovins et de la fièvre catarrhale ovine avec des neurosystémiques)
Toutes les espèces animales sont touchées et particulièrement les batraciens et les oiseaux.
Selon le commissariat général à l’environnement,89%des rivières françaises sont contaminées par les pesticides.Sur l’agence de bassin Rhône-Méditerranée-Corse,on y recense 150 produits dont 36 aujourd’hui interdits.depuis 6 ans,58 nouvelles nappes d’eau contaminées.
En matière de santé humaine,c’est plutôt inquiétant ;de nombreuses études le montrent:
-études menées par des médecins généralistes du Limousin sur des analyses d’urines de femmes enceintes :97,8 % des échantillons contiennent des « perturbateurs endocriniens » (PE) dont 20% A des doses inquiétantes. Ces médecins ont fondé une association :Alerte des médecins sur les pesticides(AMLP).ils sont aujourd’hui plus de 1500.
-Dans le Bordelais,l’étude PHYTORIV porte sur 75 personnes réparties en 3 groupes :- 25 personnes qui n’habitent pas à côté des vignes ;25 autres habitant à proximité(- de 400m) et 25 ouvriers viticulteurs.l’analyse des cheveux donne 5 fois plus de PE dans le gr.2/gr.témoin et dans le 3ème de 11 à 15 fois plus.
- En Bretagne,l’étude PELAGIE,portée par l’INSERM de Rennes,a débutée en 2002.cette étude, très compléte et toujours en cours,concerne 3500 couples « mères-enfants »; Il en découle que les pesticides sont en cause,mais aussi les produits de chloration de l’eau potable,les PCB et les phtalates.
Chez les enfants ,les premières constatations montrent :
-retard dans le développement psychomoteur,baisse du QI,retard de croissance intra-utérin,malformations congénitales,risques de diabète et d’obésité accrus plus tard,perturbation du métabolisme énergétique,risques de modification génétique,riques accrus d’allergies,de maladies respiratoires et surtout de cancers(cancers du cerveau et du sang notamment)
Chez la mère,des modifications physiologiques sont constatées.
Il est constaté par les chercheurs que les pesticides entrainent :
-perte d’immunité
-perte de fécondité(1 couple sur 6 stérile en France)
-maladies neurologiques : parkinson(maladie prof.pour les agriculteurs depuis 2012) ;alzeimher,maladie de charcot,scléroses
En France,les cancers ont doublé de 1945 à 1980(150000/an ;
Aujoud’hui :1000/jours
Idem pour l’autisme :1/5000 en 1980 ;1/143 pour garçons et 1/240 pour filles en 2010
GSE s'oppose à l'usage des pesticides et particulièrement de ceux qui contribuent à la destruction des insectes pollinisateurs. GSE a participé à plusieurs semaines pour des alternatives aux pesticides en collaboration avec d'autres associations locales ( ENI, SeauS environnement...).
Lire l'éditorial du Président de la FRAPNA:
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